15 Mai 2020
Claire, une des rares personnes à connaître sa phobie, la lui avait donnée avec les mots suivants:
- Je souhaite de tout coeur que tu trouves un jour quelqu'un avec qui tu puisses voler, mon enfant.
Bien plus tard, Nelly avait découvert l'inscription pâlie, gravée à l'intérieur de l'anneau: AMOR VINCIT OMNIA.
L'amour trimphe de tout.
Il se peut que l'amour triomphe de tout et vous fasse même voler, mais tout ce qui vole peut aussi s'écraser, avait alors pensé Nelly. A l'époque, elle ignorait tout des théories de Paul Virilio, mais la bague en grenat venant du coffret à bijoux de sa grand-mère était devenue son porte-bonheur, et elle ne l'enlevait pour ainsi dire jamais.
Auteur: Nicolas Barreau
Traductrice: Sabine Wyckaert-Fetik
Editeur: Le Livre de Poche
Année: 2019 (première édition VO: 2016)
ISBN: 978-2-253-10024-9
309 pages
Contemporain - Romance
Quatrième de couverture:
Timide et romantique, Eléonore adore s'évader dans la lecture et croit aux présages, petits messagers du destin. N'ayant pas hérité de l'intrépidité de sa grand-mère, elle n'est pas du genre à se décider sur un coup de tête. Mais la vie est parfois imprévisible! Et une phrase énigmatique trouvée dans un vieux livre peut avoir des conséquences inattendues, de celles qui bouleversent une existence. Eléonore l'ignore encore, par ce froid matin de janvier, quand elle saute dans un train pour Venise...
Mon avis:
C'est sans aucun a priori que j'ai choisi ce livre en librairie. Je recherchai une lecture légère, courte, qui fait du bien. Et j'espérais un brin de voyage aussi, un peu d'ailleurs, d'évasion. J'avoue que, quand même, la couverture aurait dû me mettre en garde. Déjà, le bandeau publicitaire trop raccoleur (mais bon, je ne connaissais pas spécialement cet écrivain, et on ne juge pas un livre à sa couverture, dit-on...), et la jeune fille qui prend toute la place et cache Venise, en arrière-plan... Non, je ne suis pas fan du tout. Un personnage en situation dans Venise aurait été beaucoup plus adapté et attrayant, je trouve. Mais passons cette couverture râtée.
Je m'attendais, néanmoins, à me retrouver assez rapidement dans les rues de Venise, à vivre ce voyage aux côtés de l'héroïne. Eh bien, il faut avoir passé le tiers du roman avant d'envisager ce périple. Quand à la partie romance, je l'ai trouvée surfaite, pas du tout approfondie, et bien trop tardive. En gros, il faut la moitié du roman pour planter le décor, puis les évènements se succèdent, semblent accolés les uns aux autres, sans vraiment de liaison, et pas assez fouillés. On se croirait un peu dans un conte de fées en fait. Le prince voit la princesse, il est amoureux de suite, ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants. Je caricature bien sûr, mais on n'en est pas loin.
De plus, quand on ne connait pas Venise ni l'Italie, la description de la ville et de la vie vénitienne est assez déroutante. L'auteur use et abuse de mots italiens non traduits (bon, ok, certains sont évidents... Pas besoin d'une dissertation pour expliquer ce qu'est un capuccino par exemple!). Grâce au contexte, j'ai fait mes propres traductions, sans être sûre de moi... Le campo par exemple, m'a semblé être une placette (à moins que ce soit une rue ou un chemin...), une piazza j'ai imaginé que c'était une place... J'aurais pu lire en m'aidant de "google traduction" mais j'aime lire en me coupant de toute technologie, et je n'apprécie pas d'entrecouper mes lectures pour faire des recherches, à moins que ce soit une fois de temps en temps (mais là, à certains passages, c'étaient 10 mots par page!).
Un point positif, je voulais une lecture légère, je suis servie. C'est convenu, c'est plat, mais c'est léger.
Quelques passages sont intéressants, autour de la philosophie, de Vilirio et de la dromologie (mais je ne vous dirai pas en quoi cela consiste, à vous de chercher ou de lire le livre!). On va dire que cela relève un peu le niveau, mais on peut pas dire non plus que ce soit vraiment approfondi.
J'ai apprécié également les changements de narration, nous permettant de nous plonger dans les pensées de différents personnages et de revivre des scènes selon différents points de vue.
Enfin, il y a un passage que j'ai adoré, car il m'a beaucoup amusée, c'est la rencontre de Viola, à Paris, avec un américain qui a un point de vue sur la vie radicalement différente de la sienne. C'est peut-être, d'ailleurs, LE personnage qui vaut le détour! :)
Le Café des petits miracles est donc une lecture en demi-teinte pour moi. Lent à démarrer, gentillet, c'est une lecture "détente" que j'aurai vite oubliée. Dommage, car j'aurais aimé plonger vraiment au coeur de la vie vénitienne et m'en imprégner. Mon coeur n'est malheureusement pas conquis par ce voyage.